Un trône pour ma perçeuse Sydéric

Sunday, May 2, 2021

Je me suis embêté à garder le triphasé à la maison, il faut maintenant s’en servir :D J’ai acheté une perceuse à colonne d’établi, elle va avoir besoin d’un meuble où troner.

Introduction

Je cherchais une perceuse à colonne sans trop insister depuis un an. Ce n’est pas un outil indispensable à mes yeux, la visseuse fait le taff jusqu’à des diamètres importants (merci les forêts étagés :D), le gros point noir c’est le manque de précision. En parallèle, je m’enlisais dans ma recherche d’une scie pour couper les profilés : J’avais acheté une scie à ruban chinoise neuve que le vendeur n’a pas voulu m’envoyer car la qualité était trop pourrie, ça en dit long lol. Autre détail troublant, on retrouve exactement les mêmes machines mais avec des marques différentes (promac, sidamo, holzmann, etc), en gros elles sortent toutes de la même usine chinoise …

Ca fait vraiment pas rêver ce qu’il se fait en neuf aujourd’hui. Le marché de l’occaz est nettement plus riche et varié, il y avait tellement de constructeurs avant et beaucoup de machines ont bien vieillies (aire pré obsolescence programmée). Qui dit qualité, dit poids, ce qui pose le problème du transport (et le cout). A force de checker les annonces, je finis par tomber sur une perçeuse à 20 bornes de chez moi, au dessus de mon budget (300 balles) mais vraiment canon !

J’étais déjà bien hypé mais quand je l’ai entendu tourner, je suis reparti direct avec :D On l’a démonté et jeté dans le coffre, elle pèse 92kg, la galère pour la sortir ensuite lol. C’est une Syderic S13, fabriquée à Lyon il y a longtemps (au doigt mouillé fin 60 ? très peu d’infos dispo). Cette entreprise semble avoir fermé en 2015, comme quasiement tous ces constructeurs d’outilage pour l’industrie :( Ceux qui ont survécus, font produire en chine, ce qui n’est pas forcement plus enviable.

C’est une perceuse dite d’établi, elle n’a pas un pied prévu pour être au sol mais posé sur un meuble pour être à une bonne hauteur de travail. Des autres perçeuses d’établi que j’ai pu voir, elles sont en moyenne posées à 1 mètre du sol. Il me faut donc un meuble (mon établi ne convient pas, elle fait 85cm de profondeur).

Base

Je pensais faire un chassis en tube carré puis par hasard, je trouve un meuble style servante mais avec des dimensions atypiques. C’est un coffre/pied d’un établi Tiro-class qui est profond de 86cm (les tirrois ne font que 60cm) et large de 45cm, coup de bol. En plus, les tirroirs à compartiments seront nickel pour ranger les fôrets par taille et type. Le meuble est très lourd (~45kg), c’est du solide. Un peu comme pour la perçeuse, c’est une entreprise française qui a fermé en 2018 :(

Je vais devoir le réhausser d’une vingtaine de centimètres et modifier le dessus du meuble afin de pouvoir boulonner la perçeuse.

Ajout de pieds réglables

Je vais faire un petit chassis en IPN de récup 70x40mm sur lequel j’ajouterai 4 pieds en tube 60mm. Le réglage de chaque pieds se fera avec une tige filetée M20 + écrous/rondelles.

Pour chaque pied, il faut trois rondelles M20, deux écrous M20 et environ 100mm de tige filetée M20. J’ai doublé la rondelle qui est en contact avec le sol, je ne sais pas si c’est utile, c’est la tige fileté qui va prendre tout le poids.

On soude ensuite la rondelle/écrou sur le tube et on meule pour que ce soit pas trop visible.

On se coupe ensuite 4 sections d’IPN que l’on viendra souder sous le meuble. Entre temps, j’ai trouvé une scie (marre de bouffer de la poussière avec la meuleuse), j’ai prit une alternative ancienne plutôt qu’une ruban chinoise, c’est simple et efficace !

On fixe les pieds en soignant l’équerrage.

On fixe ces sections sur le meuble, je l’ai fait au MIG avant d’avoir un problème de détendeur (il est vieux et encrassé).

On rajoute les deux sections d’IPN pour rigidifier le tout. Il va y avoir du poids quand même, j’ai eu du mal à estimer le besoin de blinder ou pas.

L’arc c’est quand même sympa, surtout quand le laitier par tout seul comme ça, c’est bon signe :D

Et on finit par un pti coup de rustol CIP, ma signature lol

Pour une fois, j’ai fait le plan avant et je m’y suis tenu :D La suite de la construction a été plutôt improvisé :D

Platine supérieure

Je dois faire une platine où la perçeuse sera posée et boulonnée. J’ai quelques morceaux de tole en 8mm d’épaisseur, je les ai soudé au meuble et fait 4 trous taraudés en M10x150. (photo faite pendant la phase de rustollage aka les finitions :D)

J’ai ensuite présenté la perçeuse sur le meuble car comme dit plus haut, je ne me rendais pas compte de comment le meuble allait se comporter avec 92kg posés dessus.

Comme je le craignais, malgré la qualité du meuble, il n’est pas assez rigide une fois la perçeuse posée. Il tangue quand on manipule la perçeuse, par contre il encaisse bien la force verticale. Je vais donc devoir trouver un moyen de le rigidifer, en plus je commence à manquer de ferrailles de récup.

Après un tour dans le jardin, j’ai recup presque 4 mètres de cornière 40mm mais en plusieurs bouts, que je vais devoir les resouder entre eux … pas top mais sinon, je n’ai que de l’IPN beaucoup trop grosse. Du coup, je vais faire un truc qui ressemble au chariot pour le MIG, donc une cornière inclinée à l’avant et une cornière verticale à l’arrière. Elles seront solidement soudées à la platine de 8mm et sur le chassis. Les flancs du meuble font 1mm, je n’ai que l’arc de dispo, donc je vais éviter car je suis sur de percer.

Le gros du poids de la perçeuse est sur l’arrière de son pied. Du coup, j’ai fait rejoindre les deux cornières à cet endroit.

J’ajoute un pti bout de tôle 1mm pour habiller la jonction. Comme vous le constatez, la cornière a bien vécue :D

J’étais assez confiant sur le gain de rigidité, alors j’ai mis la couche de rustol direct sans refaire de montage à blanc. L’ensemble est vraiment stable et plutôt rigide, elle ne risque pas de basculer la grosse mamie.

Finitions

J’avais la flemme de souder un bouchon sur le haut des tubes des pieds. Du coup, cela m’a fait un bon TP avec freecad et l’imprimante 3D :) C’est un bouchon tout bête facile à modéliser. Le filament argenté/gris est de toute beauté.

De même, il me manquait quelques trucs en plastique qui se clipsent sur les tirroirs. Du coup, j’en ai imprimé en rouge :) Bon, ce rouge là ne match pas exactement celui du rustol :( lol.

Bon c’est un peu du tunning de kéké mais faut bien s’amuser :D

Conclusion

Je suis amoureux de cette Sydéric même si je ne m’en sers pas tous les jours. Je trouve que le meuble va bien avec, c’est pratique d’avoir tous ses fôrets et accessoires (adaptateurs cones morses, huile de coupe, clés, etc) sous la main. Par contre, je pensais que cette construction serait beaucoup plus facile. Ce type de machine pèse vite très très lourd (et on parle pas d’un tour ou d’une fraiseuse), ce qui implique des contraintes de construction (rigidité) et de manutension (lever les 92kg à 2 mètres de haut nécessite du matos).

Comme on peut le voir, j’ai toute l’électricité à remonter et je dois aussi installer une prise murale 380v.

En points positifs, je suis content du design des pieds réglables, c’est facile à faire et solide. Je l’ai repris pour un support de touret. Les fournitures (rondelles, écrous, tiges) se trouvent au brico du coin. Je suis content d’avoir pu ajouter quelques petits détails imprimés en PLA, c’est fun et assez rapide à modéliser.

Je suis content d’avoir pu le modifier avec de la récup (sauf tige M20) mais je pense que pour les prochaines constructions, je vais devoir acheter de la ferraille. A ce propos, la scie alternative, c’est du bonheur pour couper du profilé ou de l’IPN. C’est tellement plus simple et propre que la meuleuse et ses disques abrasifs, 250 balles bien investis (pour mes poumons entre autre lol).

Références et ressources

ArticleAtelierperçeuse colonneperçeuse d'établisydérictiro-clasimpression 3D
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