Retrogaming avec une PSP

Friday, November 22, 2019

Je voulais me faire une version portable de Recalbox mais en attendant, testons l’émulation sous PSP !

La borne d’arcade, c’est génial pour les jeux d’action (shmup, baston, beat them all, etc) et pour jouer à plusieurs. Mais jouer debout ce n’est pas adapté aux jeux plus longs et posés comme les RPGs et les tactical RPGs. J’ai bien envie de me faire ou refaire des grands classiques RPG alors une machine portable serait parfaite pour ça ! Ma dernière console portable était la Game Boy achetée en 1991, ça fait un bail !

Pourquoi une PSP ?

Pendant mes recherches, j’ai croisé plusieurs solutions populaires. La première, est de faire une machine Recalbox avec un Raspberry zero dans un boitier de GameBoy fat (voir projet Game Boy Zero), écran de 3.5", batterie lithium, excellente émulation grace à Recalbox même si le RPi 0 est un peu léger en ressource. Comptez un budget d’au moins 100 euros et pas mal de bricolage (et imprimante 3D presque en prérequis :S).

Une autre solution très intéressante et clé en main : Le GPi case de chez retrocase (ceux qui font les mini Nes toutes mignonnes). Un boitier reprenant le look de la Game Boy et prévu pour recevoir un RPi0. Aucun bricolage à faire, c’est du plug and play. Niveau malus : Ecran petit (2.8" de mémoire), pas de batterie. En terme de cout, il faut compter 60 euros pour le boitier, il faut ajouter le RPi0 et des piles.

On trouve sinon pas mal de consoles portables chinoises prévu pour l’émulation (la marque JXD ou par exemple la GPD XD) qui tournent souvent sur Android. C’est une solution qui semble très intéressante car elles sont en générales puissantes (CPU, RAM) et bien pourvues niveau connectiques et contrôles. L’écran semble être en moyenne dans les 5" avec une résolution élevée. En terme de coût, on est dans les 150 euros je pense.

Enfin, les consoles portables de Sony, PSP et PS vita, ont l’air aussi d’être des bases très populaires pour l’émulation. La PS vita est encore récente mais on commence à en trouver à moins de 80 euros en excellent état. Elle a un écran 5", un CPU 4 coeurs et une bonne GPU, du WIFI, possibilité de lire les cartes SD (pas les 1004 à priori) : Tout ce qu’il faut pour une console retrogaming bien balaise. Sa petite soeur n’est pas en reste non plus, un écran de 4.3", un peu léger en CPU, je pense qu’elle défonce un RPi niveau GPU. Elle a une carte wifi, de quoi lire des SD cartes (avec un adaptateur) et à juste le nécessaire en terme de boutons pour émuler des vieilles consoles.

Bref, en attendant un potentiel projet GB Zero, je vais m’amuser avec la PSP que l’on trouve très facilement en occasion (il s’en est vendu 80 millions ?!). Compter entre 20 et 30 euros pour dégoter une PSP en bon état avec chargeur et batterie.

Quel modèle de PSP ?

Sur les 80 millions de PSP vendues, elles ne sont bien entendu pas toutes pareilles. Il y a 5 types différents, dans l’odre chronologique : La 1004 appraue en europe en 2005, la 2004 apparue en 2007, la 3004 à partir de 2008. suivent la N1000 appelée PSP-GO et la E-1000 appelée PSP-street.

La 1004 est la plus ancienne et la plus lourde (280g). Elle n’a que 32Mo de RAM mais lacoque et la trappe du lecteur UMD sont plus robustes. En terme de modding, elle est la plus compatible avec les firmwares non officiel (appelés custom firmwares par la suite).

La 2004 est une version allégée (190g), elle est donc moins résistante. Par contre, elle est équipée de 64Mo de RAM et à quelques fonctionnalités en plus : On peut par exemple recharger la PSP via le port USB ce qui est impossible avec le modèle précédent. Elle a aussi une sortie vidéo pour être branchée sur une télé. Toutes les versions de 2004 ne sont pas égales face aux custom firmwares (vérifier le code date sous la batterie, voir un lien dans les références de l’article).

La 3004 garde le même poids et le même système cheap d’ouverture du lecteur UMD. Elle est par contre équipée d’un meilleur écran (mais même taille) et d’un microphone. Elle reste proche de la 2004 et est vendu un peu plus cher, donc moins intéressante pour moi d’autant plus que les CFW permanent sont plus chiant à faire.

La N1000 change radicalement de look, elle est basée sur un téléphone portable que Sony aurait esssayé de vendre. Elle est la plus compacte et l’écran est réduit à 3.8". Le lecteur d’UMD disparait, remplacé par 16Go de stockage interne pour les jeux dématérialisés. Le bluetooth est ajouté en plus du wifi. A priori, l’ergonomie de ce modèle est pas top mais le stick analogique serait meilleur que ses prédécesseurs.

Enfin, la E-1000 est une version 3004 amputée de pas mal de chose pour être vendu la moins cher possible. Le son est en mono, les boutons de réglage du son disparaissent, etc. Par contre, le lecteur d’UMD est toujours là contrairement à la PSP GO (aka N1000). La qualité semble bien en dessous des autres.

Du coup, laquelle choisir ? Elles ont toutes intéressantes pour notre objectif. La PSP GO est la plus compacte et possède du stockage interne non négligeable, mais l’écran est plus petit. Les 3004 ont un super écran mais visiblement il y a moins de possibilité pour les custom firmwares. La PSP street peut faire le boulot aussi mais elle est moins intéressante en terme de qualité / prix se lon moi (elle se vend plus cher que les autres modèles car plus récent). Je pense que prendre une 1004 est le meilleur choix, vendue moins chère, elle est plus robuste et à une meilleure compatibilité avec les CFW.

Les mods

Contrairement à d’autres consoles, il n’y a pas de mods pour la PSP en tant que telle : l’écran est déjà top, elle n’est pas zonée et offre tellement peu d’espace pour ajouter des choses dedans. On peut changer la coque et les boutons pour mettre un peu de couleurs. Et j’ai vu certaines personnes qui supprimaient le lecteur UMD pour y mettre une grosse batterie.

La PSP se bricole bien et je trouve les pièces de rechange très abordable. J’ai chopé un lot de 3 PSPs pour pièce, j’ai réussi à en faire deux fonctionnelles direct et la troisème peut etre réparée pour une dizaine d’euros. Pour illustrer, une carte mère vaut moins de 10 euros, l’écran se trouve neuf en chine à 9 euros. Le joystick il faut compter 2 euros et l’interupteur marche/arrêt qui est souvent au bout de sa vie peut être changé pour 2 euros.

N’hésitez donc pas à focus les annonces de PSP vendues non testées, il s’agit souvent de la batterie manquante ou du chargeur defectueux. Dire au vendeur qu’on lui prend en l’état, tanpi si elle marche pas, permet souvent de bien baisser le prix (testé sur un lot de 3 à 25 euros :) ).

Le stockage

Sony qui devait être bien confiant de sa suprématie à l’époque, avait un format propriétaire pour ces UMD mais aussi pour ces memory sticks, beurk. Si on veut stocker pas mal de jeux et d’émulateurs, on va avoir besoin de place ! Les memrory sticks Sony coutent très cher, heureusement il existe un adaptateur micro SD -> memory stick \o/ Je n’ai pas encore testé des adaptateurs avec des SD card de grosse capacité (> 64Go) mais à priori la PSP supporterait jusqu’à 128Go voir plus. Avec des SD de grandes tailles, on pourrait avoir quelques ralentissements sur les accès SD card.

J’ai commencé avec 32Go mais vu le coût du Go en ce moment, visez plutôt 64 voir 128Go :) (ça peut se remplir assez vite à coup de jeu PS1 qui ont plusieurs disques). Voici une petite vue d’ensemble des adaptateurs, d’un memory sticks. J’ai ajouté une microSD et une SD pour avoir une idée des tailles :

Permanent custom firmware

Si j’ai bien comprit, la PSP n’accepte de lancer des applications que si elles sont signées par Sony. Il y avait plusieurs moyens de booter sur des firmwares qui ne vérifiaient pas les signatures, par le moyen de batteries modifiées (pandora ?) Bref, ça avait lourd et ça c’était avant car à priori la clé servant à signer a été piratée (via la PS3) :-) Du coup, il est beaucoup plus simple de lancer des apps non signées dont les fameux custom firmwares qui pourront ensuite modifier la ROM interne de la PSP.

Avant de passer par la case custom firmware (CFW), il faut monter de version le firmware officiel/originale (OFW). On vise un CFW en 6.61, on récupère la version 6.61 officielle sous forme d’un fichier de 31Mo nommé EBOOT.PBP. On copie ce fichier sur le stockage de la PSP dans le dossier /PSP/GAME/UPDATE (créer le dossier UPDATE). On va ensuitre dans le menu Paramètres, on sélectionne le premier item “Mise à jour système” puis on choisie de mettre à jour depuis le stockage. Reste à lancer l’update :

A noter, vous n’aurez peut être pas la chance d’avoir une PSP non hackée. Par exemple, j’ai récupéré une PSP avec un très ancien CFW, le 3.71 M33. Impossible de la passer en OFW 6.61, il a fallu que j’update le CFW en 4.01 M33. J’ai testé aussi avec un 6.60 ME, aucun souci pour passer en OFW 6.61.

Une fois le OFW en version 6.61, on télécharge le CFW de son choix, actuellement il y en a deux : le PRO-C et le ME. A priori, pas de grande différence entre les deux, je suis parti sur le PRO-C (googlisé “cfw 6.61 pro c” pour récupérer l’archive de 1Mo). Sur un memroy stick ou SD card formaté, on décompresse l’archive du 6.61 PRO-C à la racine. Déconnectez proprement la PSP du PC, puis allez dans la liste des jeux. L’installation du permanent CFW va se faire en deux étapes : premièrement on boot sur ce nouveau firmware, deuxièmement on le rend permanent avec un utilitaire.

Lancez l’application nommée update :

Une fois le CFW chargée en RAM, la PSP reboot sur ce dernier:

Et pour le rendre permanent, il faut lancer CIPL Flasher :

J’ai pas trop comprit le fonctionnement mais il doit avoir plusieurs mémoires flash et ce logiciel va écrire la flash0 vers la flash1. Une fois finit, la PSP reboot et vous pouvez virer les fichiers sur la carte mémoire :

Comme vous l’avez vous, c’est très simple de passer en CFW et il me semble n’y avoir aucun risque de bloquer la PSP. On va pouvoir maintenant installer des applications non officielles, comme des émulateurs par exemple :D

L’émulation consoles

On trouve des émulateurs tournant sous PSP pour la plupart des consoles. Je me suis limité à un petit nombre de consoles car cette PSP est spécialisée RPG. Dans cette catégorie, on ne peut pas se passer d’un émulateur pour la SNES, de même pour la Megadrive. Dans la famille 8 bits, j’ai pas prit grand chose car les jeux commencent à piquer et sont pas super intéressants. Par contre, l’émulation de la game Boy Advance marche hyper bien et il y a un énorme stock de jeux excellents ! C’est un must have sur la PSP (et pas que), on a accès à tous les Final Fantasy, les Fire Emblems et beaucoup d’autres titres superbes.

Les émulateurs que j’ai testé :

  • SNES : Snes9XTYL. Trop de jeux must have sur la SNES pour s’en passer, j’ai eu quelques freezes complets de la PSP avec cet émulateur, l’émulation SNES posent des soucis sur PC aussi, il faut faire avec.
  • Megadrive : PicoDrive 1.92.3. L’émualtion Megadrive ne pose en général acun problème, c’est le cas ici aussi. A noter que PicoDrive émule aussi la Master System.
  • NES : NesterJ 1.13beta2. Très peu testé mais il est nécessaire pour les quelques titres cultes du JRPG.
  • GBA : UO gрSP Kai v3.4 test3. A noter qu’il vous faudra un BIOS que l’on trouve facilement dans tous packs qui trainent sur le net. A priori, les jeux du développeur Camelot Software rament beaucoup avec cette version de UO gрSP Kai, il y a une issue sur leur github. Pas mal de perles sur GBA qui iront parfaitement avec notre PSP spécialisée dans les RPG.

Pour les ROMs, je suis allé sur romstation et j’ai pioché dans la catégorie RPG en privilégiant les titres en français. Puis j’ai fais un second passage pour les titres “must have” mais dispo en anglais seulement. On en a pour quelques centaines d’heures de jeu là :D

L’émulation de la PS1

Pas du tout prévu à la base de ma réflexion sur une console portable dédiée aux RPGs, la PSP émule nativement la PS1 ! Cette dernière regorge de RPGs magnifiques ! Les jeux PS1 sont installés sur la PSP sous forme de fichiers EBOOT.PBP. De mes essais sur une douzaine de jeux, l’émulation est parfaite, la gestion des memory cards au top aussi. La config de l’affichage est perfectible mais on trouve toujours un mode adapté au jeu en cours. On peut essayer de récupérer les fichiers EBOOT.PBP directement sur le net mais on peut aussi convertir des ISO originaux PS1 en fichiers EBOOT.PBP avec le logiciel PSX2PSP.

Le logiciel PSX2PSP est assez simple, il prend en entré un ou des ISO, une image de la jaquette, un fond d’écran et génère le fichier EBOOT qui va bien. On peut prévisualiser le rendu de la jaquette et du fond d’écran, bien pratique ! (Front Mission 3, un de mes tacticals préférés ! je l’ai en CD) :

A noter que si vous n’aimez pas les images utilisés pour un EBOOT téléchargé, vous pouvez les modifier avec PSX2PSP. J’ai eu un souci avec un ISO d’un jeu japonais traduit en anglais par des fans (sur Romstation), je l’ai trouvé direct en EBOOT et il a fonctionné parfaitement. Autrement, RAS tout fonctionne nickel, même les jeux sur plusieurs CD (FF7 par exemple). Un peu long à faire pour chaque ISO mais le rendu est bien sympa :

PBP Unpacker

J’ai eu l’occasion de tester un utilitaire bien pratique, PBP Unpacker. Ce dernier permet d’extraire les fichiers d’un EBOOT.PBP, il permet aussi de créer un nouvel EBOOT à partir de fichiers. Je m’en suis servi pour refaire le visuel des émulateurs GBA, NES, SNES et MD car ils n’étaient ni jolis, ni homogènes. J’ai récupérer un petit fond d’écran sur le site retrogamer.net, un coup de flou avec Gimp, on ajoute l’image de la console et le logo piqué sur wikipedia et voilà :

L’URL pour download l’utilitaire est dans les références en fin d’article. Je vais faire une petite archive avec les images si vous voulez customiser vos émulateurs vous aussi. Je pense que l’on peut aussi utiliser ce logiciel pour refaire le visuel des jeux PS1 en EBOOT mais je n’ai pas testé.

Conclusion

J’adore ma PSP, je la lache plus ! J’en ai même acheté d’autres :D L’écran est magnifique, le son excellent et ça me fait tellement de RPG à tester/faire !!! En plus des dizaines de jeux sur GBA, PS1, SNES, etc, on a aussi acccès à la ludothèque PSP et on y trouve quelques perles :-) Certe le support UMD rame vraiment mais c’est toujours une fonctionnalité en plus, si un jour on finit tous les RPGs des consoles émulés :D

J’ai testé une 1004 et une 2004. Mon choix va clairement vers la 1004 que je trouve plus agréable en terme d’ergonomie (la différence de poids est ouf). Elle tient mieux en main et je n’ai pas peur de l’endommager :D L’autonomie est très bonne si on n’utilise pas d’UMD, pourtant mes batteries sont anciennes. Les contrôles sont bons sauf si on doit utiliser le joystick (gestion caméra dans jeux PSP par exemple). Les gachettes sont moyennement accessibles et il manque L2/R2 sur certains jeux PS1 :S

Pour 40 balles max (PSP + SDHC), on a là une petite machine parfaite pour les RPG de l’époque 8 bits jusqu’à la PS1. Je pense que c’est la meilleure solution à ce jour, que se soit en terme de tarif, de qualité d’émulation (surtout PS1), de qualité d’écran, de qualité de son. Elle me réconcilie avec les consoles portables, moi le pécéiste sectaire :D Du coup, vous verrez bientôt un article sur la Game Boy Advance et très certainement la PS Vita.

Références

ArticleGeekGamingpsp 1004émulationgbaps1retrogamingcustom firmware
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