La pico 2 - épisode 4 : Le refroidisseur

Monday, February 13, 2017

Brique suivante de la pico v2, le refroidisseur. J’ai bricolé un contre courant avec le serpentin inox de la pico v1. Pas très convaincu par le système construit, il s’avère confortable et fiable. Le process de fin d’ébu est nickel, il sera détaillé aussi ;-)

Introduction

J’ai abandonné l’idée du spertentin immergé dans la cuve ébu, pour plusieurs raisons. Premièrement car j’ai eu quelques infections en 2015 et je soupçonne fortement les raccords du serpentin. Ensuite, la pico v2 avait pour but de mimer les plus grosses unités. Ces dernières ont toutes une brique dédiée pour le refroidissement, majoritairement des refroidisseurs à plaques, qui ont un très bon rendement.

Je suis pas très tenté part les refroidisseurs à plaques, ça à l’air chiant à nettoyer. J’ai lu assez souvent des personnes ayant des probs avec un refroidisseur à plaques. Ils peuvent se boucher facilement avec les débris de houblons. Et ça m’embetais de ne pas recycler le serpentin inox de la v1. Du coup, ayant vu un topic de construction d’un CC inox (voir références), je me suis dit que j’allais en faire un. La grosse difficulté a été le diamètre batard utilisé pour le serpentin. On est sur du 11mm et quelques, surement un diamètre ricain. J’ai eu l’idée d’utiliser la technique du Canard Rouge avec les raccord à olive + joint torique silicone, ça fonctionne super bien avec des tubes au diamètre trollesque.

Je trouvais le CC trop copié/collé des nombreux que l’on voit sur internet, pas assez personalisé :D Une plaque d’alu centralise les connectiques, un peu comme dans les grosses brasseries sauf que c’est en inox :D Je l’ai posé sur une étagère rackable 19" de recup. Le thermomètre sur le panneau est bien pratique pour surveiller la température du mout en sortie. Encore une idée piquée à Guylain, un tuyau avec un gardena d’un coté et un camlock de l’autre, permet de rincer le circuit à grande eau, en sens inverse. J’utilise cette astuce sur la pompe aussi, bien cool.

Il y a eu beaucoup d’impro concernant la construction, pas possible d’en faire un tuto, je vais juste illustrer cette phase. Par contre, je vais expliciter le process de fin d’ébullition car je le trouve intéressant. Il est fiable, simple et offre quelques possibilités supplémentaires.

Liste des courses

Pour faire un contre-courant, il ne faut pas qu’un serpentin, il y a pas mal de raccords :

  • 1 serpentin inox 13m 11.xx mm : 50 € (recup pico v1)
  • 10m tuyau de jardin 23mm :
  • 10 manchons laiton 1/2" : 6.10 € (brico du coin)
  • 1 vanne 3pièces inox :
  • 2 raccords à compression inox 1/2" :
  • 2 raccords à compression laiton 1/2" :
  • 1 thermomètre inox 1/2" :
  • 3 Tés inox 1/2" :
  • 2 bobines inox 1/2" : [A finir]

Construction

Première mission et la plus relou, enfiler 11 mètres de tuyau d’arrosage 19mm sur le serpentin. Cela m’a prit quelques jours, ça rend fou de batailler cm par cm. J’ai du couper les courbures à 90° qui étaient aux extrémités du serpentin.

Une fois le tuyau sur le serpentin, le reste semble facile et plus sympa :D On commence par ajouter les tés et les raccords à compression (+2 joints silicones par raccords). Astuce banale mais ça peu peut être servir, deux écrous pour visser la bobine sur le té.

Du coup le montage des raccords sur le contre-courant ressemblera à ça (té du bas sur la photo). Le raccord à compression en laiton sert à l’étanchéité du circuit eau. Le raccord en inox pour le circuit bière. Le tout monté avec masse téflon ;-)

Gros plan sur l’astuce de Hugh, alias Canard Rouge. Grace à ce montage, on peut réutiliser le serpentin de diamètre non standard. Les joints s’abiment avec les serrages, il faut en prévoir de rechange. La résistance à la pression est limitée mais ça marche \o/

Voila le contre-courant terminé dans sa première forme, c’est la copie exacte de ce que l’on voit partout, en particulier sur les forums ricains. J’ai fait deux brassins avec cette config, ça fait le boulot !

Je ne sais plus trop comment j’en suis venu à ça mais je me suis amusé à customiser un peu le truc. Tous ces tuyaux m’ont rappelés mon métier, j’ai ramené toutes les connectiques sur un panneau, façon routeur ou switch réseau :D Le montage a été bien galère, surtout pour l’étanchéité. A l’usage, je trouve que c’est bien pratique d’avoir les deux vannes et le thermo sur le même plan.

Je dois finir le chassis, on peut mettre ce contre-courant dans une boite ou le fixer au bati de sa pico par exemple. Les deux vannes servent à ajuster les débits, on controle avec le thermomètre.

Process

Je voulais détailler le process de fin de brassage dans cet article car je le trouve nickel. Il se constitue de 3 phases. Le principe est de former une boucle avec la cuve ébu, la pompe, le CC puis retour sur le whirlpool de la cuve ébu. D’abord on ébouillante tout le circuit, puis on refroidit pour ensuite envoyer vers le fermenteur. Je n’ai pas eu d’infection depuis que j’ai ce process, je me prend moins la tête qu’avec la v1, l’attention est focalisé sur le fermenteur.

On branche d’abord, avec un tuyau court (1), la cuve ébu sur la pompe (vanne vidange sur entrée pompe). Puis, avec le second tuyau court (2), on relie la vanne de sortie de la pompe à l’entrée du circuit bière sur le panneau du CC. Avec le tuyau le plus long (3), on connecte la vanne de sortie du circuit bière sur le CC, vers l’entrée whirlpool de la cuve ébu. On ouvre les 3 vannes (ébu, pompe et CC) puis on fait circuler le mout bouillant pendant 10 - 15 minutes. Le mout ressort à 95°C du CC pendant 10 minutes.

Quand on coupe la chauffe de l’ébu, on laisse le circuit fermé tourner et on ouvre le circuit d’eau froide sur le CC. Je laisse tourner jusqu’à arriver vers 70°C dans la cuve. Il faut se méfier, la température n’est pas homogène dans la cuve, plus chaud dans le cone du whirlpool. Circuit bière ouvert à fond, on gère plutôt la temp de l’eau en sortie du CC à ce moment.

Quand la cuve semble à peu prêt dans la fouchette 70 - 80°C, on peut houblonner ou passer directement au transfert vers le fermenteur. On va faire durer le whirlpool une dizaine de minutes minimum. On déconnecte au niveau de l’entrée du whirlpool de la cuve ébu, le tuyau long va vers le fermenteur. J’envoie le mout par le haut pour tenter d’oxygéner au mieux. Sur cette étape, on joue avec la vanne du circuit bière et dans un moindre mesure avec le circuit eau. Le but est de sortir le mout le plus froid possible, sans pour autant consommer des mètres cubes.

Une fois le fermenteur rempli, on rince la pompe et le CC. Avec un tuyau équipé d’un camlock et d’un gardena (truc de jardin de base), on envoie de l’eau du résau à contre sens. C’est pratique pour virer tout le mout et les débris avant que ça sèche. Le nettoyage du système est facile, un bon point aussi.

Le process en image

On oublie pas de purger la flotte dans le contre-courant avant de fermer la boucle (sortie CC sur canne whirlpool). On ouvre toutes les vannes à fond, puis on laisse tourner la pompe 10 minutes. La cuve est encore chauffée.

Tout le circuit, qui va servir dans le process post-ébu, se prend du mout à presque 100°C. Je n’ai pas eu d’infection cet été avec ce process, il me semble vraiment robuste. Quand on coupe le gaz, on ouvre le circuit d’eau froide. La boucle fermée va refroidir le mout directement dans la cuve ébu. On essaye en général d’arriver vers les 70°C avant d’envoyer le mout vers le fermenteur ou de faire un ajout de houblon.

Une fois le mout déjà bien refroidit, et éventuellement l’infusion de houblon terminée, on débranche le tuyau en sortie du contre-courant et on le cale par le dessus du fermenteur. On joue avec la vanne du circuit bière pour avoir le meilleur compromis conso d’eau / température du mout. Mon contre-courant n’est pas très efficace, celui de Guylain par exemple a un très bon rendement. Un avantages du CC, il ne se bouche pas avec des débris de pelets par exemple, c’est plus simple à nettoyer aussi.

Pour le nettoyage, on purge déjà le circuit bière en balançant de l’eau du réseau à bon débit en sens inverse. C’est une astuce de Guylain, très efficace, surtout sur la pompe. On remplace ensuite l’eau avec un truc désinfectant qui va bien. J’utilise des bouchons camlock pour le circuit bière, on peut s’en passer. L’idéal est de remettre un coup avant le brassin, surtout si stockage long.

Conclusion

Le process post-ébu est critique, jusqu’au moment où la fermentation démarre, le mout est fragile. Mais en ce qui concerne les infections, on peut se protéger en soignant le refroidissement et le transfert en fermenteur. Comme je brasse en extérieur, j’ai des contraintes qui finalement se transforme en avantages. Avec la pico v1, j’ai prit l’habitude de faire tout le process post-ébu avec le mout couvert, protégé de l’extérieur. Du coup le nouveau process va dans ce sens, au moment où on coupe l’ébu, le mout est enfermé. La topsflo est un peu juste pour le job, mais ça fonctionne. Mes fins de journée brassage sont beaucoup plus zen, il suffit de brancher des tuyaux, c’est confortable faut avouer. Avec 10 brassins de recul, la pompe ne se colmate jamais entièrement et le CC n’a jamais montré le moindre ralentissement du débit. C’est moins efficace qu’un refroidisseur à plaques mais comme la bière passe dans un tuyau tout lisse, il est peu probable de boucher le CC. Le gain de fiabilité me semble quantifiable avec ce process.

Je compte garder ce CC et ce process un pti moment et me concentrer sur d’autres trucs à améliorer. J’envisage sérieusement de chopper une seconde pompe, plus puissante que la topsflo. En particulier pour ce process, où la topsflo galère un peu mais aussi pour automatiser une partie de mon nettoyage, je pense aux fermenteurs, kegs et bouteilles :D Petit bémol, le CC ne tient pas super bien la pression à cause des raccords à compression + joints toriques.

Références

ArticleBièreAtelierserpentincontre courantcounter flow chillerLa Pico 2
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